Auprès de mon arbre ___________________ Sur l'album: "Je me suis fait tout petit" (1956) J'ai plaqué mon chêne Comme un saligaud Mon copain le chêne Mon alter ego On était du même bois Un peu rustique un peu brut Dont on fait n'importe quoi Sauf naturellement des flûtes J'ai maintenant des frênes Des arbres de Judée Tous de bonne graine De haute futaie Mais toi tu manques à l'appel Ma vieille branche de campagne Mon seul arbre de noël Mon mât de cocagne Auprès de mon arbre je vivais heureux J'aurais jamais dû m'éloigner de mon arbre Auprès de mon arbre, je vivais heureux J'aurais jamais dû le quitter des yeux Je suis un pauvre' type J'aurai plus de joie J'ai jeté ma pipe Ma vieille pipe en bois Qu'avait fumé sans se fâcher Sans jamais me brûler la lippe L' tabac de la vache enragée Dans sa bonne vieille tête de pipe J'ai des pipes d'écume Ornés de fleurons De ces pipes qu'on fume En levant le front Mais je retrouverais plus ma foi Dans mon coeur ni sur ma lippe, Le goût de ma vieille pipe en bois Sacré nom d'une pipe Auprès de mon arbre, je vivais heureux J'aurais jamais dû m'éloigner de mon arbre Auprès de mon arbre, je vivais heureux J'aurais jamais dû le quitter des yeux Le surnom d'infâme Me va comme un gant D'avec que ma femme J'ai foutu le camp Parc' que depuis tant d'années C'était pas une sinécure De lui voir tout le temps le nez Au milieu de la figure Je bats la campagne Pour dénicher la Nouvelle compagne Valant celle-là Qui bien sur laissait beaucoup Trop de pierres dans les lentilles, Mais se pendait à mon coup Quand je perdais mes billes Auprès de mon arbre, je vivais heureux, J'aurais jamais dû m'éloigner de mon arbre Auprès de mon arbre, je vivais heureux J'aurais jamais dû le quitter des yeux J'avais une mansarde Pour tout logement Avec des lézardes Sur le firmament Je le savais par coeur depuis Et pour un baiser la course J'emmenais mes belles de nuit Faire un tour sur la grande Ourse J'habite plus de mansarde Il peut désormais Tomber des hallebardes Je m'en bats l'oeil mais Mais si quelqu'un monte aux cieux Moins que moi j'y paie' des prunes Y'a cent sept ans qui dit mieux Qu'j'ai pas vu la lune Auprès de mon arbre, je vivais heureux J'aurais jamais dû m'éloigner de mon arbre Auprès de mon arbre, je vivais heureux J'aurais jamais dû le quitter des yeux